L’Art de porter l’imperméable

Treize nouvelles autour de l’expression de l’amour : celui naissant, celui plein de doutes, plein d’amertume, d’incompréhensions… Entre un homme et une femme, entre un père et sa fille, entre un fantasme et un adolescent, entre un écrivain et la vie…

Ma mère aimait répéter que l’avantage d’être écrivain, c’est que tout ce qu’on vit est susceptible, tôt ou tard, de se transformer en littérature. Cette idée n’avait rien d’original, et elle me le disait surtout pour m’encourager à écrire lorsque je traversais une période difficile. Je me souviens que cette remarque me faisait sortir de mes gonds mais qu’à sa mort, quand il m’a fallu commencer à voir les choses de façon moins intransigeante, j’ai compris les raisons de sa méthode de dépassement personnel.

Ces nouvelles sont à l’image des phrases de l’auteur : une pensée en mouvement dont les tergiversations, les évolutions et les doutes ponctuent l’enchaînement. Le narrateur de ces nouvelles, un homme, souvent écrivain, semble nous raconter son quotidien et ses questionnements sur l’amour. Il met en scène son observation d’un attachement affectueux au cœur de chaque relation, notant le compromis à faire parfois, les changements indicibles qui amenuisent ou renforcent l’amour. Ces évolutions sont, sous la plume de Sergi Pamiès, assez joyeuses et très loin des tragédies habituelles. L’auteur n’enferme pas ces personnages dans un quotidien mais en saisit les tournants. C’est ainsi treize moments qui, par son écriture, reflètent une autre manière de vivre et d’assumer l’amour. C’est drôle parfois, tendre souvent, et toujours intime. Le narrateur semble être unique, traversant chaque texte, dévoilant des moments précis de sa vie et celle de sa famille. Une mélancolie lumineuse se dégage de ce recueil.

Ce recueil, traduit par Edmond Raillard, est publié aux Editions Jacqueline Chambon au prix de 15€.

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