La Cage aux cons

Scénario de Matthieu Angotti
d’après le roman de Franz Bartlet
Dessin de Robin Recht

Une petite frappe est viré de chez lui par sa femme. Au bar, il croit repérer le plus con des pigeons qui se vante d’être à la tête d’une fortune. La plan a l’air facile tant la proie est sans défense. Mais cela sera plus compliqué que prévu…

C’est dans un noir et blanc contrasté et profond que se développe cette histoire. Entre le mystère entourant ce « con » et les saillies du narrateur, l’histoire est aussi drôle que sombre. Le narrateur est piégé rapidement dans la maison, entre les cadavres de la cave, le con et la mère du con. Tout comme lui, nous ne comprenons pas grand chose. Mais ce qui tient c’est l’attachement ressenti. C’est un syndrome de Stockholm qui s’installe et le narrateur trouve chez son geôlier un être attentionné. Celui-ci réserve quand même des surprises car nous ne pouvons pas vraiment lire ses émotions. Derrière ces petites lunettes rondes, rien ne transparaît. Ses yeux ne sont jamais visibles. C’est une longue figure impassible qui mène cette histoire, dont la présence mystique est encore plus renforcée par la bonhommie du narrateur. La rondeur, la gouaille et l’hygiène légère de celui-ci le rendent sympathique et ce personnage devient notre seul repère dans la narration. Les deux auteurs parviennent à conserver le flou au cœur de cette BD qui repose sur le contraste. Les dialogues opposent souvent les paroles des interlocuteurs et les pensées du narrateur. Celui-ci s’exprime peu, étant souvent en retrait. Il évolue un peu brouillon dans des décors aux réalisme appuyé. Cette ambiance fait penser aux grandes adaptations de Nestor Burma par Tardi. L’argot est réjouissant, le suspense total et la fin pleine de mélancolie, un goût amer qui reste longtemps après la lecture.

Cette bande dessinée est publiée par Delcourt au prix de 18,95€.

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