Scénario de Véro Cazot
Dessin de Lucy Mazel
Olive, 17 ans, introvertie, s’est créé un monde imaginaire très riche. Son quotidien est bousculé par l’arrivée de Lenny, un spationaute qui débarque dans son monde imaginaire.
Elle se rend compte que Lenny existe vraiment et que la capsule qui le ramenait d’une mission spatiale s’est écrasée quelque part sur Terre. Mais personne ne sait où précisément.
Avec l’aide de Charlie, sa nouvelle compagne d’internat très extravertie, Olive va devoir se faire violence pour sortir de sa zone de confort et partir à l’aventure pour tenter de sauver la vie de Lenny. Mais avant ça, elle devra affronter les secrets et le drame qui entourent sa naissance.
Voici le troisième et avant-dernier tome d’Olive (pour le tome 1, la critique est ici) et nous poursuivons le parcours initiatique de cette adolescente dont l’imaginaire a trop pris de place par rapport à la réalité. Progressivement, à l’image de ces couvertures, d’abord bleue, puis mauve, Olive quitte la Lune pour se rapprocher d’une lumière jaune et éblouissante. Elle s’éloigne d’une rêverie entière et avance vers la réalité. Tel Icare, elle se rapproche du soleil, voyant enfin le monde dans lequel elle grandit. Elle met des mots et des faits sur ses maux. Ce qui se passe là-bas, dans son imaginaire, prend un certain sens dans la réalité et Olive comprend le besoin de questionner sa réalité.
Les deux autrices signent dans ce tome 3 un tournant dans la narration. Olive se confronte aux autres, menant une enquête et même dans cette logique-là, use de toute son inventivité (à noter un phoque réalisé en mie mâchée). Les astuces entretiennent la profonde sympathie pour ce personnage et son entourage. Son amie Charlie lui rappelle les précautions qu’elle doit prendre, geste de pure affection. Les adultes disparaissent même de plus en plus de cette histoire, signe d’un cordon qui se coupe et d’un besoin de vivre directement les choses, sans filtre.
En opposition à la couverture, les couleurs de ce volume sont plus sombres, indiquant l’ancrage du personnage dans le réel. Il y a une certaine menace qui plane tout au long de la narration, présage de l’urgence de sauver l’astronaute perdu. Lenny doit être retrouver au plus vite. Cette ambiance urbaine trouve vers la deuxième partie de la bande dessinée un contrepoids avec l’arrivée en Russie, un contraste lumineux éclatant. Olive se rapproche inexorablement et courageusement de son but.
Cette bande dessinée est publiée par Dupuis au prix de 12,50€.
Le tourneur de pages 