Ann Bonny, La louve des Caraïbes

Scénario et dessin de Franck Bonnet

En 1718, Ann Cormack débarque à Nassau, sur l’île de New Providence, aux Bahamas. Elle rêve d’une autre vie que celle que sa condition de femme lui impose. Alors elle épouse un pirate de petite envergure, James Bonny, mais à une condition : devenir son quartier-maître ! Ainsi commence la vie, l’épopée de cette femme exceptionnelle.

La bande dessinée s’ouvre dans une lumière éclatante. Le soleil inonde les Caraïbes et c’est sous cette lumière qu’arrive notre héroïne. L’auteur ne lâche pas à un seul instant. Comme il le précise dans son introduction, cette femme est une légende dont il est difficile de cerner la réalité. Franck Bonnet a suivi les faits – légendaires ou non – pour rendre hommage au caractère exceptionnel de cette femme, de cette pirate. Il place ici et là des mots et phrases qui colleraient parfaitement à notre époque, mais en apportant toujours un grand soin au langage du XVIIIème siècle. Il y a une tonalité proche des Liaisons dangereuses, les personnages entretenant des rapports de force teintés d’ambiguïté. Ann Bonny est une pirate exceptionnelle. On saisit toute la puissance d’Ann : sa beauté mais surtout son esprit, sa détermination et sa lutte contre son époque, contre son monde et les hommes.

Son existence à elle seule va à l’encontre de nombreuses règles de ce siècle mais également du monde de la piraterie. Et l’auteur parvient à conserver une certaine véracité dans sa narration. Les actions de cette femme sont animées par sa puissante détermination. À travers elle, c’est l’occasion de plonger dans la piraterie, dans ce monde viril où cohabitent les lâches et les sensibles, les soumis et les arrogants. Ann Bonny déboussole tout le monde. Elle utilise son corps et son esprit. Ses armes sont multiples.

Les couleurs de cette bande dessinée m’ont particulièrement séduit. Elles plongent l’histoire dans une sorte de rêverie, rappelant les Caraïbes et leur lumière mais également le caractère légendaire de cette pirate. Cela marque aussi la confrontation avec l’obscurité des cales des navires et des mentalités de nombreux hommes.

Cette bande dessinée est publiée par Glénat au prix de 17€.

Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. Pour avoir feuilleté la BD hier, je n’adhère pas trop au style ni aux couleurs mais l’histoire a l’air très sympa. Si j’en ai l’occasion, je lirai ce premier tome pour me faire mon propre avis.

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