La Frontière belge

Dans une maison siituée près d’une frontière belge, cohabitent le Père, Lilas, Rainette, Guitoune et le narrateur. Un jour, un membre de cette étrange communauté disparaît.

Dans mon souvenir, à quelque chose près, la grève de la faim du Père coïncide avec la mort du chat de Lilas. Encore n’existe-t-il entre ces deux événements aucun lien de cause à effet, la grève de la faim du Père ayant été entraînée non par la mort du chat, mais par la disparition de ses économies. Quant à la fuite de Lilas, je n’ai jamais su si elle procédait de la mort du chat ou de la disparition des économies, bien que la seconde hypothèse me paraisse la plus satisfaisante, et de très loin. 

Ce roman est aussi simple que complexe, aussi clair que trouble. La situation est très claire et c’est l’écriture qui apporte un brouillard intriguant à l’ensemble. En collant à la psychologie du narrateur, Jean Rolin nous embarque dans un esprit troublé en manque de repère. La difficulté pour cet homme est qu’il est entouré de personnages qui en savent moins que lui et en comprenne encore moins. Alors quand ce narrateur doit recoller les morceaux et résoudre une disparition, cela devient une épreuve olympique. L’auteur manie avec humour et beaucoup d’habileté tous les ressorts de la réflexion de son personnage. Au bout d’un moment, la solution importe peu. Seule compte cette gymnastique intellectuelle et linguistique pour expliquer le comment du pourquoi bien que le pourquoi ne soit pas toujours très clair. Au milieu de cet univers farfelu, Jean Rolin décortique une magie, celle de mots, irrésistible.

Ce roman est publié par La Table ronde au prix de 5.90€.

Laisser un commentaire