La tomate

Scénario de Anne-Laure Reboul et Régis Penet

Dessin de Régis Penet

Dans un futur aseptisé et indéterminé, la société est hiérarchisée en trois classes sociales distinctes. L’alimentation est devenue entièrement réglementée par des multinationales. Ce sont elles qui produisent et fournissent tout ce dont se nourrissent les citoyens, si bien qu’il est devenu strictement interdit de cultiver ses propres semences. Aujourd’hui, pour avoir découvert des graines de tomate et avoir osé les faire pousser chez elle, une jeune femme est emmenée devant les tribunaux. Ceci est l’histoire de son procès.

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Cette BD s’inscrit dans un traitement froid et chirurgical de science fiction. En jouant sur les lignes épurées, les auteurs assèchent l’univers décrit et renforcent l’émotion provoquée par cette tomate. Les décors ont des lignes droites, les couleurs sont sombres et éteintes. Même les personnages ont une sorte de retenue qui les efface du paysage. D’autres vivent cachés rendant le paysage à première vue complètement vide. Toute la mise en place de cet univers est réussie. Quand apparaît la tomate, c’est un vrai bouleversement car on ne voit qu’elle. Ce petit végétal a une existence réelle et défigure tout ce monde rigide. Le scénario, au ton très sec, se tient jusqu’au bout. La relation entre Anne et son mari est très bien traité tout en fragilité et maladresse. Cette BD montre l’assèchement de tout un monde dans les moindres détails. Un travail rigoureux, exigeant et réussi.

Cette BD est publié par Glénat au prix de 19.50€.

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