Lettre américaine

Nathaniel Hawthorne  a marqué l’histoire de son pays, les Etats-Unis et celle de la littérature par un roman, La Lettre écarlate. Sa vie reste très floue de sa naissance à Salem jusqu’à sa gloire et sa immense influence.

Un livre privé de lecteurs qui éveillent ses mots à la vie est un livre sans chair, pas un livre vrai. Dans l’obscurité de la chambre ni sautillements de danseur ni pirouettes ni arabesques. Seul un corps d’écrivain figé à sa table, main sous le menton. Devant lui un manuscrit-épave. Phrases vaines. Carcasse vide. 

Ce roman est une approche biographique d’un écrivain par ses faiblesses. En se concentrant sur les traumatismes supposés de l’auteur, Marie Goudot esquive alors tous les pièges et lourdeurs biographiques. Elle est très inspirée par la relation de Hawthorne avec son passé, son héritage et son futur. Les ancêtres lui pèsent tout comme la ville de Salem. Les chapitres et passages exploitant ces idées géographiques sont captivantes car Marie Goudot leur donne un rythme enivrant. La pression exercée volontairement ou non par la famille permet d’installer une ambiance très forte. Que ce soit la soeur ou le fils, certains membres de la famille apparaissent comme des fantômes hantant la vie de Hawthorne, bouleversant son travail, jouant le rôle de premiers lecteurs et de gardiens. Ces relations attisent le mystère de l’ensemble du roman. Toutefois, la relation avec Melville dont on sait peu de choses semble-t-il reste très (trop?) anecdotique. Sans forcé sur les révélations, c’est dommage que la romancière n’est pas pris plus de liberté à tisser des sentiments plus forts entre les deux hommes. Un roman à la belle écriture.

Ce roman est publié par Libretto au prix de 8,10€.

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