La route de la vie

Scénario de Giovanna Furio
Dessin de Marco Nizzoli

URSS, 1941. Olenka, jeune fille, tente de poursuivre sa vie malgré l’invasion des troupes nazies. Alors qu’elle perd ses parents et son frère, elle tente de trouver son refuge au milieu des ruines, près de son chien et de son violon. Mais il y a également un aigle à deux têtes, animal féérique qui lui prédit l’aide de l’Hiver pour combattre la malédiction pesant sur Leningrad.

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Cette BD est une évocation poétique de la guerre, d’une peur grandissante, de l’arrivée d’une armée dans une ville. Face à cette menace, une petite fille, personnage aux traits fins, signe de pureté et de force. Elle mène un combat qui la dépasse mais accepte son sort tragique. L’histoire tente un équilibre entre la poésie et la tragédie. À l’image des pièces antiques, les personnages féériques – que le lecteur sait sortir d’un rêve mais qui ont une vraie force narrative – forment un choeur et Olenka interprète la musique qui doit libérer la ville. L’intensité dramatique fonctionne parfaitement installant l’étau autour de tous les personnages. Quant il s’agit de traiter de la violence, les deux auteurs ne reculent pas. Ils ne tournent pas autour du sujet et affrontent directement le sujet. La mythologie ne floue pas le sujet mais apporte une dimension qui va au-delà des êtres. C’est une manière d’évoquer la folie des hommes mais également le rêve, une autre forme de folie, salvatrice, libératrice. Olenka survit un temps grâce à cet espoir que seul son imaginaire et sa musique lui permettent. Le traitement visuel impressionne dès les premières images par sa beauté mais rapidement, cela créé une réalité autre, au plus près des personnages, de leur peur et leur amour. Une bande dessinée qui traite de l’horreur et de la folie avec pudeur.

Cet album est publié par Glénat au prix de 15,50€.

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