Petit piment

Petit Piment dont le surnom provient d’un exploit avec un piment commence sa vie pleine d’aventures dans un orphelinat de Pointe Noire. Entièrement abandonné, il fut recueilli par une femme qui le protégea un temps et un prêtre qui lui donna un prénom à rallonge. Très simplement, Petit Piment nous raconte tous les épisodes qui ont jalonné son existence, de son évasion périlleuse à la recherche de sa mère en passant par la rencontre avec Maman Fiat 500.

Cette accumulation de personnages détonants et de situations absurdes (notamment une discussion très drôle ente un président et ses gardes du corps) peut paraître décousue au départ. Petit Piment se livre avec un ton très innocent, prenant la vie comme elle vient. Malgré son avancée dans la vie, on a l’impression qu’il n’a pas perdu son innocence. Cela permet à Alain Mananckou d’ouvrir des parenthèses sur les élections au Congo, sur la considération de l’enfant, sur le bienfondé d’un pouvoir qui se dit politique. Tout cela peut gêner un lecteur qui se sentirait perdu. Mais l’auteur utilise ce sentiment dans un chapitre très fort d’une rencontre avec un médecin. Petit Piment est lui aussi perdu, emporté au milieu des événements.

L’innocence du ton qui désarçonne au départ apporte une dimension tragique à l’ensemble. Petit Piment voit les gens autour de lui disparaître, prenant d’abord cela comme un simple évanouissement mais très vite le pouvoir politique dictatorial se révèle. Le hasard des situations et de la vie laisse peu à peu la place à la violence, sèche et sans appel d’un pouvoir qui veut écraser et régner.

Ce roman d’Alain Mabanckou est publié au Seuil au prix de 18,50€.

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