Fausse route

Fausse route est le seul roman de Pierre Mérindol. Il fut publié en 1950 aux Editions de Minuit. L’histoire et surtout son contexte à savoir la route et la fascination du bitume sont propres aux années 1950.

Le récit est d’abord une succession de flash-backs expliquant les différentes rencontres du narrateur, chacune bouleversant sa vie et son comportement. D’abord, il rencontra Edouard au hasard d’un verre. Celui-ci s’immisça l’air de rien dans son boulot de routier. C’est justement sur la route que ces deux hommes croisèrent Françoise, jeune femme un peu perdue. S’installe alors un trio pas vraiment amoureux mais uni par des sentiments. Celui du pouvoir, du partage et d’une forme de liberté. Les deux hommes vivent une histoire simultanée avec Françoise. Finalement, c’est Edouard qui s’installe avec elle. Seul le narrateur continue de rouler. Le trio disparaît au profit d’un autre, avec le jeune Jules.

Ce court roman est emprunt d’un profond désespoir qui n’est pas perceptible tant que les personnages bougent. L’auteur donne même l’impression que c’est le seul moyen qu’ils aient trouvé pour faire illusion, comme si tout allait bien. Les premiers chapitres nous plongent dans des longues traversées de France en camion Berliet. La vie à deux puis à trois dans la cabine du camion semble paradisiaque. Mais loin du camion et du mouvement, Edouard et Françoise dépérissent à leur manière. La deuxième partie du roman se concentre sur cette vie de couple plus classique. Elle est plus tranchante, les deux personnalités étant enfouies de plus en plus dans l’ennui. Le narrateur, toujours sur la route, porte sur eux un regard douloureux.

Ce roman de Pierre Mérindol est publié chez Le Dilettante au prix de 15€.

Un commentaire Ajoutez le vôtre

  1. anaverbaniablog dit :

    Intrigant… je ne connaissais pas du tout.

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