7 cannibales

Histoire de Sylvain Runberg

Dessin de Tirso

En juin 2015, en Toscane, autour d’un barbecue, 7 amis évoquent la soirée annuelle, moment d’extase et de plaisir qui eut lieu 48 heures auparavant. Ces 7 hommes trinquent à la mémoire d’une jeune femme dont le corps se trouve au fond de la Méditerranée. Sitôt la fête terminée, les 7 comparses se lancent dans l’organisation de la celle de l’année prochaine où une certaine Claire sera l’invitée d’honneur.

Au fur et à mesure de lecture, cette histoire fait penser au film La grande bouffe de Marco Ferreri. Mais la différence réelle est la présentation de la violence. Elle était désespérante et trouvait dans la luxure un suicide tragique. Dans cette BD, la violence est assumée et les personnages sont des êtres immondes. Le montage alterné entre la préparation de la soirée annuelle et les flash-backs présentent tous les actes profondément ignobles de ces hommes. Ce rejet naturel des protagonistes accentuent les ressources inenvisageables de Claire. La deuxième partie de l’histoire porte plus sur l’affrontement attendu entre les 7 prédateurs et la soi disant proie. Il est dommage que la psychologie des cannibales n’aient pas été plus présente dans le récit.

Les dessins de Tirso mettent en scène toute l’horreur des 7 amis. La beauté des paysages accentuent la détestation qu’ils peuvent provoquer. Le travail sur leurs visages est impressionnant par la monstruosité qu’il dénonce. En se concentrant sur les personnages, leur physique, leur gestuelle, le dessinateur évite de trop montrer leurs actes. Ils sont ignobles dans leur essence. La seconde partie est très réussie parce qu’elle reprend de l’exercice de style horrifique. C’est prenant et terrifiant.

Cette BD est publié par Delcourt au prix de 15,50€.